Préceptes et éthique dans le Jôdo Shinshû
Une des particularités du Jôdo Shinshû est l’absence de préceptes aussi bien pour les non-religieux que pour les religieux. Cette particularité est présente dans notre école depuis le temps du fondateur Shinran Shônin qui se définissait lui-même comme ni moine ni laïc, qui était marié et avait des enfants. Ainsi, depuis sa création les religieux de notre école peuvent se marier et avoir des enfants, et n’ont pas pour obligation de se raser le crâne.
Pourquoi cette différence avec les autres écoles du Bouddhisme ? La raison principale est que Shinran Shônin ainsi que son maitre Hônen Shônin ont compris que si maintenir les préceptes était une condition pour se libérer de la souffrance, alors la plupart de gens du commun seraient exclus et seul l’élite des moines pourrait se libérer. Leurs recherches personnelles les ont amenés à redécouvrir un autre chemin plus simple et ouvert à tous : celui offert par la Compassion et la Sagesse Absolue symbolisée par le Bouddha Amida. Pour Shinran Shônin, la seule condition nécessaire pour se libérer de la souffrance est de placer sa confiance dans cette Compassion et Sagesse absolue disponible pour nous à tout moment. Cette expérience est nommée dans notre école Shinjin. Aucune autre condition n’intervient.
En revanche il est important de comprendre que la notion d’éthique n’est pas étrangère au Jôdo Shinshû. En effet Shinran Shônin explique clairement dans une ses lettres envoyées à ses disciples que cette expérience appelée Shinjin entraine naturellement une transformation nous menant à vivre de façon plus éthique, inspirés par la Compassion et la Sagesse du Bouddha. Ainsi, il écrit par exemple :
Par le passé vous étiez ivre du vin de l’ignorance et n’aviez de goût que pour les trois poisons de l’avidité, de la colère et de l’ignorance. Mais depuis que vous avez entendu le vœu du Bouddha vous êtes progressivement sorti de l’ivresse de l’ignorance, avez progressivement rejeté les trois poisons et en êtes venus à préférer en tout temps la médecine du Bouddha Amida.
En couverture : Cérémonie de Tonsure au Higashi-Honganji – peinture de Felix Régamey du XIXème.
On y voit une des particulaités de notre école : la tonsure n’a lieu que lors de l’ordination, par la suite les prêtres n’ont pas l’obligation de se raser le crâne. On voit par exemple que le prêtre le plus âgé à droite de l’image a des cheveux.