Impermanence et Limitations
Deux courts essais
L’impermanence de toutes choses
Une des vérités propres au Bouddhisme est la notion d’impermanence de toutes choses. Rien de ce qui nous constitue ou nous entoure n’est éternel. Tout finira par disparaître.
En temps normal nous nous battons contre cette impermanence. Nous ne voulons pas vieillir, nous voulons que les choses qui nous plaisent et que nous aimons restent à jamais les mêmes, mais nous savons au fond de nous que ce n’est pas possible et cela nous cause de la souffrance.
Le Jōdo Shinshū semble parfois aller à l’encontre de cette vérité d’impermanence, ne serait-ce que par le simple nom du Bouddha Amida dont un des sens est « Vie-Infinie ». Pourtant les soutras disent bien qu’ Amida lui-même finira par disparaître. Cependant les valeurs qu’il représente, celles de la Sagesse et de la Compassion Infinie, sont des valeurs qui, elles, sont intemporelles.
Ma compréhension est qu’ Amida n’est pas limité à un seul être. Il incarne des valeurs qui se transmettent de personnes en personnes, de Bouddha en Bouddha. Lorsque nous nous en remettons à la Sagesse et la Compassion du Bouddha, alors le Bouddha apparaît pour nous et nous commençons alors à transmettre ses valeurs à d’autres personnes. Amida est comme une chaîne dont chaque personne qui s’en remet à sa Sagesse et sa Compassion Infinie serait un des anneaux.
Lorsque nous souffrons de l’impermanence de choses, le fait de penser au Bouddha Amida, à la Compassion Infinie qui sera toujours là pour nous, peut nous être d’un grand réconfort.
Limitations
Parfois je m’attriste de mes propres limites et défauts. J’aimerais faire plus pour les autres et devenir meilleurs. Dans ces moments, je me rappelle que malgré tout je suis accepté tel que je suis au moment présent par la Sagesse et la Compassion Infinie représentée par la Bouddha Amida. Même si je ne suis pas parfait, je ne suis pas rejeté. Je n’ai pas à m’en vouloir de ne pas être aussi bon que je le souhaiterais. Cette pensée m’apporte beaucoup de réconfort.
La transformation qui se réalise en nous en laissant entrer la Compassion du Bouddha est graduelle. Nous ne pouvons pas devenir du jour au lendemain des saints. Pourtant plus nous pratiquons et plus nos erreurs et défauts nous apparaissent clairement et nous attristent, nous poussant naturellement à changer, dans les limites de nos capacités et de notre vécu. Et dans le même temps nous sommes toujours soutenus par la Compassion du Bouddha qui nous souffle à l’oreille, échos de notre récitation du Nembustu : « ne t’inquiète pas, je serai toujours là pour toi ».
Un poème du Myokonin Saichi illustre ce que je ressens :
« O Nyorai-san, est-ce que tu m’acceptes – moi ce misérable, tel que je suis ? »
« Assurément à cause de la présence d’être aussi misérable que toi,
La miséricorde d’Oya-sama est nécessaire –
Le Nom t’est uniquement destiné, O Saichi,
Et il est à toi. »« C’est ainsi, je suis très reconnaissant,
Traduction réalisée sur la base de la traduction anglaise de DT. Suzuki dans « Mysticism : Christian and Buddhism »
Je suis reconnaissant pour cette faveur –
Namu-amida-butsu ! »