Bouddha Amida
Essais

De simples Noms ? Amida, le Nembutsu et la Terre Pure en tant que réalités subjectives

Comment devons-nous considérer le Bouddha Amida, le Nembutsu « Namu Amida Butsu » et la Terre Pure ?

D’après les interprétations classiques du Jōdo Shinshū, le Nembutsu est composé de deux parties : Namu qui correspond au pratiquant qui s’en remet au Bouddha et Amida Butsu qui correspond au Bouddha Amida qui le sauve.

On pourrait donc facilement en déduire que le Nembutsu met en avant la dualité du pratiquant et d’Amida. Impression qui est encore renforcée par la citation suivante de Shandao concernant le coeur profond, que Shinran reprend dans son ouvrage majeur le Kyōgyōshinshō :

Le cœur profond, c’est le cœur rempli d’une foi profonde et celle-ci revêt deux aspects :

1. On est profondément et fermement convaincu qu’en cette vie-ci on n’est qu’un être ordinaire et mauvais soumis au cycle des naissances et des morts et constamment plongé, depuis des âges lointains, au cœur du Samsāra sans pouvoir en sortir ;
2. On est profondément et fermement convaincu que le Bouddha Amida embrasse tous les êtres vivants au moyen de ses quarante-huit vœux et que, par conséquent, on obtient surement d’aller renaitre dans la Terre Pure en prenant le véhicule sûr et sans défaut du pouvoir de tels vœux. »

Traduction réalisée par Jean Eracle issue de « Shinran – Sur le vrai bouddhisme de la Terre Pure » aux éditions Points.

Cependant, le fait d’objectiver le Bouddha Amida, son nom et la Terre Pure, de les considérer comme des entités bien séparées du pratiquant, ne représente-t-il pas un retour aux enseignements de la Terre Pure qui précèdent Shinran ?

Je veux dire par là que si le Bouddha Amida est une réalité séparée du pratiquant, un « objet », alors la seule chose que nous puissions faire est d’attendre avec appréhension l’heure de la mort pour qu’il vienne nous sauver pour nous emmener dans la Terre Pure. Cette Terre Pure étant elle même complètement séparée de notre monde. Même si nous considérons que notre foi est telle que nous sommes convaincus que cela arrivera, en réalité nous ne pouvons aucunement le vérifier et en être parfaitement certain. Il existera toujours une part de doute qui ne pourra que se résoudre à notre mort.

Au sein du Jōdo Shinshū, Rennyo n’est-il pas le champion de ce type d’enseignements ? Si nous devions résumer le contenu de ses lettres en une phrase, est-ce que nous serions dans l’erreur en disant « en cette vie-ci remettez-vous en au Bouddha pour qu’il vous sauve dans votre prochaine vie et en attendant de mourir agissez simplement comme de bons citoyens en respectant les lois tout en montrant votre gratitude envers le Bouddha par le biais de votre récitation du Nembutsu » ? Est-ce vraiment une bonne façon de résumer les enseignements de Shinran ?

Le cœur des enseignements de Shinran, ce qui le distingue de son maitre Hōnen et des maîtres précédents de la Terre Pure est la réalisation que nous sommes sauvés en cette vie-ci. Que dès cette vie-ci notre cœur en vient à résider dans la Terre Pure et que nous devenons l’égal de Maitreya, le prochain Bouddha. Bien entendu, cela ne veut pas dire pour autant que nous atteignons l’éveil et que nous devenons des Bouddhas, mais que nous atteignons une forme de réalisation qui transforme notre vision du monde, il est important de bien comprendre ce point.

Il me semble qu’il y a un monde entre cette vision de Shinran dans laquelle la réalisation de la Terre Pure est intrinsèquement liée à notre vie et celle de Rennyo dans laquelle la seule chose que nous puissions faire et d’agir comme de bons citoyens en attendant la mort !

Dans le cas de Shinran, Shinjin ouvre la porte à une activité dynamique : notre cœur fermement ancré dans la Terre Pure nous pouvons agir pour aider les autres, même si nous sommes encore limités par nos propres passions. Dans le cas de Rennyo je ne vois qu’un encouragement à la passivité en attendant l’heure de la mort qui culminera en un hypothétique sauvetage.


Si nous en revenons au cœur profond discuté plus haut, nous constatons que l’expérience qu’est Shinjin contient en elle une double réalisation :

la première est que nous sommes tous limités. Nous avons tous des limites physiques, des limites à nos connaissances, des limites à nos capacités, mais nous sommes aussi limités par nos passions mauvaises, nos conditionnements et notre vision du monde.

La seconde est que malgré ces limitations nous avons tous au fond de nous la possibilité de nous accepter tels que nous sommes et que nous disposons naturellement d’un potentiel de compassion et de sagesse infinie enfoui que nous pouvons apprendre à éveiller pour agir sur le monde. Ce potentiel est symbolisé par le Bouddha Amida et par ses quarante-huit vœux.

Ce potentiel est à la fois tourné vers nous même et vers les autres. S’il n’était que tourné vers nous, il deviendrait une simple forme d’auto-satisfaction dans laquelle l’idéal du bodhisattva propre au Mahayana serait perdu. Si à l’inverse il n’était tourné que vers les autres, nous oublierions que nous aussi avons nos propres limites et donc ne pouvons être parfait en toutes circonstances, et que nous devons nous accepter tels que nous sommes. C’est-à-dire que nous aussi avons besoin d’être inclut dans la compassion que nous générons pour tous les êtres, que nous devons aussi nous aider nous-même. Que nous tournions ce potentiel également vers nous-même est la base de ce que nous appelons l’esprit à l’aise « anshin (安心)»


Finalement, cette réalisation toute entière est contenue le mot « Namu Amida Butsu ». Pour paraphraser ce que disait le révérend Yasuda Rijin (1900-1982), le Nembutsu n’est qu’un nom, un mot comme tous les autres. S’il devait être plus que ça il deviendrait « magique » et perdrait alors sa fonction purement religieuse. Le Nembutsu n’est donc que ça, un simple nom. Mais ce qui est important est ce vers quoi ce nom pointe, ce que nous avons associé à ce nom. Tous les mots ou noms pointent vers quelque chose. Par exemple le mot « fleur » pour chacun d’entre nous pointe vers l’idée propre que nous nous faisons d’une fleur, l’idée associé au mot fleur. Mais il est important de comprendre que ce mot n’est pas la fleur en elle-même. Le mot fleur en lui-même ne pourra jamais représenter l’entièreté de ce qu’est une fleur, mais en tant qu’être humain nous n’avons pas d’autre choix que d’utiliser des mots et des noms pour décrire et comprendre notre environnement, pour conceptualiser ce qui nous entoure. Nous ne pouvons pas nous passer des mots et des noms malgré le fait que chacun d’eux forme un cadre qui limite notre perception de l’objet réel.

Le Nembutsu, mais aussi Amida et la Terre Pure sont également des mots/noms, ils fonctionnent donc de la même façon que tous les mots/noms. Chacun d’entre nous associe à ces mots quelque chose de légèrement différent, mais dans tous les cas nous en avons besoin pour conceptualiser au sein de notre réalité subjective l’expérience que nous faisons de la compassion et sagesse infinie.

Je pense ainsi que chacun de ces trois mots : Amida, le Nembutsu et la Terre Pure pointent vers des aspects complémentaires de cette expérience de compassion et de sagesse infinie que nous pouvons éveiller au fond de nous.

1. Amida représente l’aspect de la conscience fondamentale qui contient notre potentiel inné de compassion et de sagesse. Le nom Amida est donc le nom que nous donnons à ce potentiel inné enfoui sous des couches de passions mauvaises et que chacun d’entre nous peut éveiller.

2. Le nembutsu, que nous avons « chargé » du symbolique de la compassion et de la sagesse absolue du Bouddha représente l’action dynamique qui nous permet de rappeler à nous ces valeurs et de les actualiser dans notre vie. Nembutsu est le nom que nous donnons à ce que nous « entendons » et « appelons », il s’agit donc bien là d’une activité dynamique. Nous l’entendons car notre inconscient l’a associé à une certaine forme d’expérience. Ainsi quand ce type d’expérience apparaît, notre inconscient l’associe au nom « Namu Amida Butsu » et nous fait l’entendre. Nous pouvons aussi choisir de l’appeler lorsque nous voulons volontairement rappeler en nous ces valeurs que nous avons associées au Nembutsu.

3. La Terre Pure est un nom qui pointe vers deux choses. D’une part elle conceptualise l’expérience que nous vivons lorsque le potentiel de sagesse et de compassion infini s’active en nous par le Nembutsu. Bien que qu’extrêmement temporaire, cette expérience nous offre une brève image de ce qu’est la Terre Pure. D’autre part elle conceptualise notre objectif à long terme, ce vers quoi nous devons tendre pour tous les êtres. Ainsi ce mot représente le présent en tant qu’expérience temporaire que nous vivons par le nembutsu et qui nous donne un aperçu du futur en tant que monde vers lequel nous souhaitons tendre.

On pourrait ainsi résumer les choses de la façon suivante, ces trois noms – Amida, le Nembutsu et la Terre Pure, servent à conceptualiser les trois aspects temporels – passé, présent et futur – d’une même expérience de libération : Amida désigne le passé, notre potentiel inné qui s’active dans le présent par le Nembutsu et qui nous donne un aperçu du futur vers lequel nous voulons tendre, que nous désignons sous le nom de Terre Pure. 


N’hésitez pas à donner votre avis sur le contenu de cet article dans les commentaires. Que vous souhaitiez critiquer certains des points avancés ici ou les compléter, vous êtes la/le bienvenu(e). Ce blog se veut une plateforme d’échange et de partage sur le Jōdo Shinshū !

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Bouddhiste Jōdo Shinshū basé en Franche-Comté qui souhaite partager avec vous sa passion pour cette tradition méconnue du Bouddhisme Japonais

2 commentaires

  • Jérôme Ducor

    Bonjour,
    Et bravo pour vos efforts.
    Cet essai est quelque peu expéditif et injuste dans sa manière de résumer l’enseignement de Rennyo.
    De fait, Rennyo reprend intégralement l’enseignement de Shinran selon lequel la naissance dans la Terre Pure peut d’ores et déjà être fixée au milieu de cette vie-ci. Il utilise ainsi l’expression « réalisation du karma [pour la naissance dans la Terre Pure] au milieu de la vie ordinaire » (heizei gōjō 平生業成), qui apparaît aussi chez Kakunyo et Zonkaku. Rennyo l’utilise notamment dans son commentaire du « Shōshinge » de Shinran, ainsi que dans ses « Lettres » ; p. ex. la 2e lettre du 1er fascicule qui est traduite en français dans « Les problèmes de la foi et de la pratique chez Rennyo » (p. 63), par le Rév. Otani Chōjun, fils du 24e patriarche du Otani-ha.
    Par ailleurs, qu’est-ce que la ‘conscience fondamentale’ dans la formule « Amida représente l’aspect de la conscience fondamentale qui contient notre potentiel inné de compassion et de sagesse », et en quoi est-ce lié aux enseignements de Shinran ? Je ne suis pas sûr de comprendre. Gasshō.

    • Grégory THOMAS

      Cher Révérend Ducor,

      Merci beaucoup pour votre commentaire qui est officiellement le premier commentaire reçu sur ce blog 🙂 ! Grace à vous je vais avoir l’opportunité de tenter de clarifier quelques points.

      Concernant votre premier point. Je n’ai peut-être pas été assez clair dans mon texte à ce sujet. Je ne remets pas du tout en cause le fait que Rennyo adhère à la doctrine du heizei gōjō 平生業成. Ce que je critiquais ici est la différence de message entre Shinran et Rennyo concernant la conséquence dans cette vie de cette « réalisation du karma [pour la naissance dans la Terre Pure] au milieu de la vie ordinaire » (j’ai d’ailleurs légèrement modifié mon « résumé » des enseignements de Rennyo à ce sujet).

      Cette différence est particulièrement perceptible dans les lettres adressées à leurs disciples respectifs.
      En lisant les lettres de Rennyo, il apparaît clairement qu’une fois « réalisation du karma [pour la naissance dans la Terre Pure] au milieu de la vie ordinaire » accompli, la seule chose que nous puissions faire en attendant la mort est de remercier encore et toujours le Bouddha pour ses bienfaits grâce au Nembutsu. Et en parallèle de respecter les lois de la société comme un bon sujet. Ainsi il y a une dualité nette entre le pratiquant et le Bouddha Amida.
      A cause de cette dualité, nous ne sommes pas effectivement libérés de l’attente de la venue d’Amida au moment de la mort.

      Je souhaitais contraster cette vision des conséquences de la « réalisation du karma [pour la naissance dans la Terre Pure] au milieu de la vie ordinaire » de Rennyo avec ses conséquences perçues par Shinran et décrites dans ses lettres. Par exemple :
      Dans cette lettre adressée à Shoshin-bo en 1257 (3ème lettre de « Lamp for the latter Ages ») :
      « Puisque les personnes qui ont réalisé Shinjin demeurent à l’étape des fixés dans le vrai, ils sont à l’étape équivalent à l’Eveil parfait. Dans le Grand Soutra de Vie-Infinie, de ceux qui ont été saisis [par le Bouddha], ceux qu’il n’abandonnera jamais, il est dit qu’ils sont à l’étape des fixés dans le vrai ; et dans le soutra du Tathāgata à la Vie-Infinie, il est dit d’eux qu’ils ont atteint l’étape équivalent à l’Eveil parfait. Bien qu’ils diffèrent, les termes « fixé dans le vrai » et « équivalent à l’Eveil » ont le même sens et indiquent la même étape.
      Equivalent à l’Eveil parfait est la même étape que celle de Maitreya, qui sera le prochain à atteindre la bouddhéité. Puisque les personnes ayant atteintes Shinjin atteindrons dans faute l’Eveil suprême, on dit d’elles qu’elles sont pareilles à Maitreya.

      […] Puisque Maitreya est déjà proche de la bouddhéité, il est d’usage dans les différentes écoles [du bouddhisme Mahayana] de l’appeler Bouddha Maitreya. Puisque ceux qui font partie du groupe des fixés dans le vrai sont à la même étape que Maitreya, on dit d’eux qu’ils sont équivalent aux Tathāgata. Sache qu’il est possible d’appeler les personnes qui ont réalisé le vrai Shinjin « égales aux Tathāgata » parce que, bien qu’elles soient elles-mêmes impures et génératrices de mauvais Karma, leurs cœurs et leurs esprits sont d’ores et déjà équivalent aux Tathāgata.

      […] Shandao explique que le cœur d’une personne ayant réalisée Shinjin réside d’ores et déjà et pour toujours dans la Terre Pure. « Réside » veut dire que le cœur de cette personne ayant réalisée Shinjin y demeure constamment. Ce qui signifie que cette personne est comme Maitreya. Puisque qu’être à l’étape équivalent à l’Eveil est être comme Maitreya, la personne ayant réalisée Shinjin est équivalente aux Tathāgata. »

      Ou encore dans la 20ème lettre de « Lamp for the Latter Ages » :
      « Parmi les personnes qui depuis longtemps entendent le nom du Bouddha et disent le Nembutsu, il y a certainement des signes de leur rejet du mal de ce monde et des signes de leurs désirent de se libérer du mal qui est en eux. Quand des personnes entendent parler pour la première fois des Vœux du Bouddha, ils se demandent, ayant pris conscience du mauvais karma dans leur cœur et leur esprit, comment ils pourraient atteindre la naissance dans la Terre Pure tels qu’ils sont. C’est pour de telles personnes que nous enseignons que puisque nous sommes pleins de passions mauvaises, le Bouddha nous reçoit sans juger si nos cœurs sont bons ou mauvais.
      Quand, en entendant cela, la confiance dans le Bouddha d’une personne est devenue profonde, il ou elle en vient à détester un tel soi et à se lamenter de son existence continue dans le cycle des naissances et des morts ; et une telle personne alors dit joyeusement le nom du Bouddha Amida en s’en remettant profondément à ses vœux. Que des personnes cherchent à arrêter de faire le mal en suivant les impulsions de leur cœur, bien qu’auparavant elles pensaient au mal et le commettaient en suivant ce que leur esprit leur commandait, est surement un signe d’avoir rejeté ce monde.
      De plus, puisque Shinjin qui aspire à atteindre la naissance dans la Terre Pure apparait au travers des encouragement de Shakyamuni et d’Amida, une fois que l’esprit qui est vrai et correcte apparait en nous, comment pourrions-nous rester, tels que nous l’étions avant, possédés par nos passions mauvaises. »

      Également, et c’est intéressant pour la dernière partie de la citation, dont la deuxième partie de la phrase (en gras) complémente une première partie qui aurait pu venir telle-quelle d’une lettre de Rennyo. Dans la lettre 2 de « A collection of Letters » :
      « Ceux qui se sentent incertains au sujet de leur naissance devraient en premier lieu dire le Nembutsu aspirant à leur propre naissance. Ceux qui sentent que leur propre naissance est complètement fixée devraient, conscient de la bienveillance du Bouddha, garder le Nembutsu dans leurs cœurs et le dire en réponse à cette bienveillance du Bouddha en formulant le vœu : « Que la paix règne sur le monde, et que les enseignements du Bouddha se propagent ».

      Je cite ces quelques exemples pour montrer que pour Shinran, les conséquences de la « réalisation du karma [pour la naissance dans la Terre Pure] au milieu de la vie ordinaire », tels qu’il les décrit à ses propres disciples s’accompagne d’effets concrets qui font tendre naturellement (et j’insiste sur ce terme) vers les qualités du Bouddha dès cette vie-ci, malgré l’action de nos passions mauvaises qui ne sont pas complètement éradiquées. Ainsi la dualité entre le Bouddha et nous s’estompe. De ce fait, nous pouvons profiter dès cette vie l’action de la Compassion et de la Sagesse du Bouddha (dans la limite de nos passions), et nous n’avons donc plus à nous inquiéter du moment de la mort.

      Concernant votre question au sujet de la phrase : « Amida représente l’aspect de la conscience fondamentale qui contient notre potentiel inné de compassion et de sagesse. »
      Je faisais ici référence à l’esprit d’éveil qui peut se développer au sein de la conscience primordiale (ālayavijñāna) de tous les êtres, même de ceux qui sont initialement en apparence dépourvus de graine d’éveil (Icchantika, si tant est qu’on considère que de tels personnes existent réellement ou pas 😉).
      Je me base principalement sur le chapitre de la Foi dans le Kyōgyōshinshō où Shinran cite un long passage du Soutra du Nirvana (涅槃経) concernant Ajatasatru (Ajase, 阿闍世). Ce passage illustre comment la voie de la Terre Pure s’adresse aux personnes qui sont dépourvues de la graine de la bouddhéité et sont donc incapable de générer l’esprit d’Eveil par elles-mêmes. Pourtant, en se reposant sur les vœux du Bouddha Amida, ces personnes qualifiées de « difficiles à sauver » sont soignées par le Bouddha. Ainsi, bien qu’étant initialement dépourvues de la graine de bouddhéité, cette dernière leur est offerte par le Bouddha sous la forme de Shinjin. Ils en viennent donc à développer l’esprit d’Eveil par les seuls pouvoirs du Bouddha. Ainsi le Soutra dit :
      « Ajatasatru fait référence à tous les êtres qui n’ont pas encore produit l’esprit qui aspire à l’Eveil suprême et parfait ».

      Puis à la fin de la citation du Soutra du Nirvana, Ajatasatru dit :

      « […] maintenant pour la première fois je vois un arbre cananda pousser à partir d’une graine d’eranda. La graine d’eranda n’est autre que moi-même ; l’arbre cananda est Shinjin qui n’a aucune racine provenant de mon cœur »

      Ainsi, je conclus que puisque le Bouddha permet à tous les êtres qui s’en remettent à lui, même ceux « difficiles à sauver », de générer l’esprit d’éveil, le Bouddha représente bien un potentiel accessible à tous les êtres pour peu que nous nous en remettions à lui. Même si en apparence nous ne sommes pourvus d’aucunes racines de bien.

      En vous remerciant à nouveau pour votre commentaire !
      Gassho !

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